dimanche 22 mars 2015

Sakura Bloom Special-T

J'ai reçu le colis de spécial-t il y a quelques jours. Je ne savais pas à quoi m'attendre comme nouveauté mais mon contact de chez Nestlé m'a dit que ça me plairait forcément.
J'ouvre le colis et que vois-je ? Le SAKURA BLOOM ! Ce thé était une ancienne édition limitée parut il y a 2 ans et surtout ce fût mon premier test vidéo sur le thé (à cette époque je filmais avec une webcam intégrée à mon ordinateur, mais bon on ne regrette pas le passé hein?!)
Pour vous je m'empresse de le tester, l'infusion coule et les notes se jouant jusqu'à mon odorat me rappellent à quel point j'ai pu aimer ce thé aromatisé.
Alors nous sommes sur un thé vert japonais de la région de Kagoshima (un sencha apparemment) aromatisé aux arômes naturels de cerise et d'amande, avec des pétales de bleuet.

A l'odeur : on ressent l'herbe fraîchement coupée avec des notes sucrées, alliant gourmandise et fraîcheur autour de la cerise.
En bouche : la cerise est présente sous une forme délicate et  contrastée par l'amande, ce qui en fait un thé à la saveur assez raffinée.
J'approuve totalement ce thé, il est idéal pour s'initier à la culture du thé , ainsi vous découvrirez des nouvelles sensations gustatives.

Donc dépêchez-vous de le commander comme il n'y en aura sans doute pas beaucoup en stock.
Bonne tasse de thé à vous les ThéFu 

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Site Pour commander : Special-T

mardi 3 mars 2015

La voie du thé - Rencontre avec Nadia Bécaud

Nous sommes le Jeudi 26 février 2015 à Lyon, le ciel est gris et le temps pluvieux mais ce n’est pas grave car je sais que je vais pouvoir assister à une conférence qui me tient énormément à cœur. C’est une théfu qui m’a parlé de cette conférence juste un jour avant (on peut le dire j’ai eu de la chance, donc je la remercie énormément).

Il est 18h30 et j’arrive à la mairie du 2ème arrondissement de Lyon, la mairie et les locaux qui l’entourent sont magnifiques. Il faut l’avouer j’étais un peu stressé d’aller à cette conférence car je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, je savais juste que j’y verrais l’une des femmes qui m’a fait le plus rêver ces dernières années avec ses voyages et son histoire.

La porte de la mairie poussée, je me fais interpeller par une ThéGirl qui me reconnait par mes vidéos, dès le premier instant elle semble vraiment sympathique, j’ai peu Blablathé avec elle mais je sais que si on avait pris plus de temps on aurait beaucoup plus échangé sur le monde et la magie du thé.
Après avec l’amie qui m’a accompagné nous sommes allés nous asseoir dans cette salle qui était magnifiquement décorée, il y avait des signes asiatiques peints sur de la toile pour cacher la froideur naturelle d’une salle de mairie. Il y avait des tables nappées de rouge rappelant le drapeau chinois.

En ouvrant un peu plus les yeux une fois assis, je me dis « c’est elle », Nadia Bécaud, j’avais l’impression d’être un petit gamin face à une star de la pop. Quand je la regardais, je voyais une femme sereine qui avait un visage neutre, elle était vêtue d’un habit traditionnel chinois, ce qui continua à me faire voyager.



Le maire fut présent un court instant pour faire les présentations puis ce fut l’adjoint au maire qui prit la place par la suite. Pendant que ces hommes « politiques » parlèrent l’assistante de Nadia Bécaud nous servit un magnifique thé Blanc, « un thé de bienvenu ». Et maintenant tous les éléments sont là pour voyager pendant plus d’une heure.





Pour commencer elle nous dit que le thé est le développement d’un art et que surtout il a une dimension culturelle particulière. Il faut en effet savoir que le thé, au départ, n’est pas consommé comme une boisson mais comme un médicament (on sait maintenant qu’il possède des propriétés anti-cancer) et il était considéré comme offrande aux divinités. Par la suite le thé fut introduit dans la cuisine, on le retrouva dans beaucoup de plat du quotidien (une sorte de légume amer sauté selon ses mots). Puis c’est Lu Yu (733-804) qui fut le premier à décider d’enlever tous les aliments autour du thé et d’en faire une préparation unique. Il est considéré comme le premier maître de thé et c’est grâce à lui que le thé fut élevé au rang d’un art ancestral.
Ensuite, elle évoque avec légèreté et brièveté l’histoire du thé au travers des différentes dynasties : Tang, puis Song.
Le thé fait partie des offrandes et des rituels bouddhistes et comme le dit Nadia Bécaud il existe une harmonie naturelle entre les bouddhistes et le thé. Pour eux il a un intérêt spécifique, le thé les aide à avoir une certaine clarté d’esprit, à apprécier le véritable sens de la vie. Elle nous explique que de nos jours c’est toujours le cas, que le thé a toujours une place très importante dans le quotidien bouddhiste.


Saviez-vous que le thé n’était pas destiné à tout le monde au départ ? Le thé était (et reste) un breuvage d’exception. C’est dans la montagne de Mending (province de Sichuan) que le premier jardin de thé a été créé et il était destiné seulement à l’empereur. Toutefois, ce dernier avait une manière bien particulière de le consommer : il l’offrait au ciel, et on nomme maintenant ce jardin « Le jardin des esprits » (il continue par ailleurs à produire d’excellents thés).
En nous racontant toutes ces histoires Nadia Bécaud a réussi à instaurer une ambiance mystique, j’avais l’impression d’être dans une bulle. Hors du temps.
Elle nous parle ensuite de BODHIDHARMA qui est le fondateur en chine de l’école de Chan, il est le descendant direct de Bouddha (je vous avoue que je n’ai pas pris énormément de notes ici, trop absorbé par ce qu’elle nous racontait et ralenti par ces noms compliqués).
Je retiens par la suite qu’entre le 9ème et le 10ème siècles il y eut 3 voyages vers le Japon et commença alors l’exportation de plusieurs plans de théières vers ce pays. Le thé y fût alors développé avec l’importance qu’on lui connaît aujourd’hui.

Elle nous apprend par la suite que le thé ne pousse, en Chine, que dans le Sud. Dans le Nord du pays le temps est trop aride pour permettre le bon développement du thé.
Dans cette Chine du Sud on trouve trois des quatre montagnes sacrées dont le Mont Jiuhua et le Mont Putuo où est récolté un célèbre thé Wu Long (le Tie Guan Yin dont le nom est directement emprunté au bouddhisme).

Nadia Bécaud nous parle d’un récent événement, datant du printemps 1987 : le temple FAMEN qui s’est effondré 6 années auparavant se voit être le théâtre d’une somptueuse découverte lors de sa reconstruction puisque ce n’est pas moins de 2000 objets liés à la cérémonie de thé qui seront retrouvés, fabriqués en or et en d’autres matériaux luxueux et précieux. C’est à ce moment-là que l’on se dit que le monde du thé est vraiment quelque chose d’historique et que, loin d’être réductible à une simple boisson, c’est un art de vivre, un art de pensé.
Voici un court proverbe enseigné à Mme Bécaud lors de son premier voyage en Chine :

« Thé et bouddhisme ne sont qu’un »

Par la suite elle nous évoque les vertus du thé, qui sont exprimées par les cérémonies :
  • Harmonie : le thé nous apporte « nature, paix, santé et éveil » Le thé nous apporte un certain équilibre selon les bouddhistes.
  • Respect : on doit être humble avec ceux qui nous entourent.
  • Silence : ici c’est le silence intérieur, le bruit mais également le silence faisant partie de la vie.
  • Sérénité : va se développer par la pratique des 3 premières vertus.
Dans une suite logique elle nous parle des cérémonies de thé, qui sont très nombreuses et j’insiste vraiment sur le « très ». Elles vont se différencier selon l’époque, la classe sociale et l’endroit où l’on se trouve (entre cette dernière phrase et la suivante il y eu une pause de 3 heures, j’ai fait des recherches dans mes livres et sur internet sur les cérémonies et j’en ai référencé pas moins d’une trentaine et il y en a encore bien d’autres …. J’ai été en totale fascination sur certaines).
Suite à ça Nadia Bécaud finit son intervention sur le thème de la voie du thé et maintenant nous sommes passés aux questions. Certaines personnes (surtout une) pose des questions vraiment étranges (elle aurait dû tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler) : une dame qui ne comprend pas la différence entre un grand cru et un thé en sachet, insistante et déterminée face à Nadia Bécaud, ce qui fût je dois l’avouer assez drôle.
A travers ces questions-réponses nous apprenons qu’en France il est vraiment très rare de trouver un bon matcha sans mettre le prix fort et surtout un matcha pas conçu pour la cuisine.
Aussi un autre point important surgit : celui de la conservation du thé. Elle conseille fortement que l’on place le thé au frigo (pour garder sa fraicheur, surtout les grands crus) mais surtout elle insiste sur le fait que vers 6 mois le thé perd énormément de ses vertus et de sa qualité gustative.
Le point qu’elle souligne et qui me semble vraiment important c’est que le thé se marie avec l’eau, et que la qualité de cette dernière est primordiale. Il faut éviter (voire oublier) l’eau du robinet. Donc les Théfu il faut investir soit dans les bouteilles d’eau où dans une super filtreuse, moi j’ai une Brita et je peux le dire que je vois clairement la différence.
Pendant que je me délectais de cet échange avec tous les membres et la maitresse de conférence, cette dernière en vient à donner sa définition d’un bon thé (écoutez bien, même si vous le savez surement je pense) :
  • Les meilleurs récoltes sont au printemps, donc il faut privilégier les thés de printemps (pour les thés verts et blancs) et les grands crus ne sont récoltés qu’une fois par an.
  • Le thé sera de meilleure qualité s’il provient des hauteurs, donc il faut privilégier les thés de montagnes.
  • La proportion de bourgeons est importante (ATTENTION pas pour tous les thés cependant, le Lu An Gua Pian et ses grandes feuilles, par exemple, n’obéit pas à cette règle) : les bourgeons sont riches en huiles essentielles, ce qui joue beaucoup sur l’arôme.
Plus le temps et les questions passent et plus notre hôte se sent à l’aise, jusqu’à nous dévoiler quelques anecdotes sur elle. Ainsi, elle a commencé à boire du thé principalement parce qu’elle ne digérait pas le lait. Depuis, ses amis savent qu’elle a toujours une bouilloire sur le feu (elle nous raconte ça avec un grand sourire, l’ambiance est chaleureuse et amusante). Au tout départ de son aventure dans le thé elle est partie à Darjeeling et elle a vécu chez des planteurs mais elle a été frustrée de leur cérémonie, elle nous dit qu’ils pratiquaient en effet le TEA- CEREMONY c’est à dire à l’anglaise mais pour elle ce ne fût pas intéressant (j’entends encore son rire lorsqu’elle nous raconte ça). Ensuite elle est partie en Chine, berceau de sa passion devenue au fil du temps débordante, puis créa les magasins Sha Yuan. Sa volonté de transmission plus forte que tout, elle prendra sa retraite pour se concentrer dans l’institut qu’elle a créé en parallèle de son commerce.

Une fois nos échanges terminés elle conclut en nous proposant la démonstration d’une cérémonie de thé, celle du GONGFU Cha, l’une des plus connues. C’est une cérémonie qui a doit être faite avec des gestes très précis et elle demande une grande concentration. Quand elle commence à la pratiquer, un silence religieux se fait dans la salle ! Plus un bruit, ou presque, le seul bruit que l’on pouvait entendre était celui de l’eau coulant dans les diverses tasses. Un moment magique et surtout hors du temps.



La conférence finit après plus de deux heures. Des connaissances culturelles, un échange très enrichissant.
Vous avez donc compris les théfu que je me suis régalé pendant cette conférence. J’espère avoir fait de mon mieux en vous transmettant ces informations et j’espère que vous avez voyagé autant que moi dans ce monde magique qu’est le thé.
Vous avez des questions ? Alors je vous écoute.
En tout cas je vous remercie de m’avoir lu et d’avoir tenu jusqu’au bout de ces longues lignes.


Bonne tasse de thé à vous ;)

Alex Before